Il y a « terreau » et Terrot


Pour les jardiniers en herbe, les fondu(e)s de la culture des légumes et des fleurs…

« Le terreau est un support de culture naturel formé de terre végétale enrichie de produits de décomposition (fumier et débris de végétaux décomposés) qui apportent la matière organique. Il est utilisé pour les cultures potagères ou horticoles. » Mais pour ce terreau là, il est important de posséder un deux roues ou brouette, pilotée déjà par les poignées.

Et Terrot, pour les fondu(e)s du bitume d’une autre époque, celle des pionniers des deux roues…

Je ne me souviens pas clairement du modèle Terrot 125 noire que mon père pilotait avant sa « Dolina 100 cc3 jaune Monnet-Goyon », j’ai plus son bruit en mémoire et la sensation du « Tan sad » sous les fesses du gone que j’étais. Mon frère Maurice, lui a eu il me semble une Monnet-Goyon, assez carrossée et rouge. Quant à moi, je me contente aujourd’hui que d’une motocyclette bleue assemblée à Milwaukee (modèle revu et corrigé de l’année 1957) que j’ai plaisir à conduire pour retrouver un peu de la passion des anciens pour les « bécanes, meules, brelles » qui ont participé à l’histoire des deux roues motorisées et vues d’un œil inquiet par les terriens du moment, de tous les moments d’ailleurs, voir encore par ceux d’aujourd’hui…

Histoire constructeur : Terrot

Le constructeur historique français

La société Terrot voit le jour en 1887 à Dijon où elle conçoit d’abord des machines à tricoter. Elle se lance ensuite dans la production de bicyclettes qui seront fabriquées jusque dans les années 70. Au début du 20ème siècle, Terrot s’intéresse à l’automobile mais aussi aux quadricycles, tricycles et motocyclettes.

Lors de la Première Guerre mondiale, l’Etat prend le contrôle des usines après avoir soupçonné Terrot d’être de connivence avec l’ennemi. Il faut savoir que l’entreprise est constituée en grande partie de capitaux allemands. En 1920, Terrot fait l’objet d’une vente aux enchères et est reprise par Alfred Vurpillot.

Premier constructeur de deux-roues français dès 1928

Deux ans plus tard, Terrot rachète la marque Magnat-Debon et commercialise des deux-temps reprenant la base de son modèle Motorette datant d’avant-guerre. Les premiers quatre-temps débarquent pour leur part dès 1928, année durant laquelle Terrot s’affirme comme le plus grand constructeur français de deux-roues.

La Type O puis la Type P font leur entrée dans la gamme en tant que première machine dotée d’un moteur entièrement conçu maison. Dans les années 30, Edmond Padovani intègre les rangs de Terrot et contribue à relancer la production de 125cm3.
Cependant, le krach boursier de 1929 se fait ressentir et à compter de 1936, la flambée des prix freine la production qui se diversifie alors dans les sidecars et les voitures d’enfants.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les usines sont occupées par les Allemands et la production de deux-roues cesse pour laisser place à la construction de groupes électrogènes Zündapp.

Décadence

En 1946, la production de deux-roues est de nouveau à l’ordre du jour. L’année qui suit, la première 125 voit le jour sous la dénomination type EP, nom choisi en hommage à son créateur Edmond Padovani. Cette petite moto est produite jusque dans les années 50.

Toutefois, Padovani est mis à l’écart de la firme quelques temps et les modèles Terrot écopent d’une mauvaise réputation en raison d’une fabrication hâtive sur ses modèles 250cc OSSD et ses scooters.

Ce dernier revient en 1956 mais le mal est déjà fait. Terrot est rachetée en 1958 par la filiale Indenor de Peugeot. L’usine ferme ses portes et l’ensemble de la production s’installe à Saint-Etienne chez Automoto avant que toute activité ne cesse définitivement en 1961.

(Merci à Fiorine Martet, jr)

Un commentaire? Allez, lancez-vous!